Parentalité en Contraste : la Réserve Paternelle et la Chaleur Materne
Les sentiments paternels se révèlent souvent moins évidents, car on attend des pères qu’ils adoptent une attitude stricte et réservée. L’homme dans le rôle de père est contraint de se conformer à des normes de conduite élevées, dans lesquelles l’expression des émotions est limitée à certains cadres, créant ainsi une impression extérieure de mystère voire de froideur. Par exemple, l’une des sources note :
« Mais, admirablement, même ceux considérés comme égaux, voire supérieurs, acceptaient cette nuance de relation d’inégalité intérieure comme étant légitime. Le père ne se permettait jamais ce qui, dans une relation entre égaux, serait tout à fait naturel… Ainsi, le père se montrait toujours, en dépit de l’égalité, délicat, généreux, magnanime et vaste… »
Cette retenue s’explique par les attentes sociales vis-à-vis du rôle masculin : le père cherche à ne pas exprimer ouvertement ses sentiments, même si, en lui, des émotions contradictoires font rage. Cela conduit parfois à ce que son amour et son attachement restent « en coulisses », se manifestant uniquement par ses actions plutôt que par une communication émotionnelle ouverte. Dans un autre exemple, des situations sont décrites où l’expression émotionnelle du père n’est tolérée que dans un contexte contraint, comme lorsque le fils tente de partager ses sentiments et que le père l’empêche de terminer sa confession.
Contrairement à cela, les sentiments maternels sont traditionnellement perçus comme plus ouverts et chaleureux. Les mères expriment leur amour sans réserve, ce qui transparaît dans des descriptions émotionnelles vives, où leur présence est associée à la tendresse, au réconfort et à la chaleur. Ainsi, par exemple, il est dit :
« Oubliant tout : l’odeur omniprésente et pénétrante de la chlore ; la directrice, les nourrices… – nous courons à toute vitesse vers la créature la plus précieuse au monde – notre MAMAN ! Elle nous enlace et nous serre contre elle, nous enveloppant de sa douce chaleur, … »
Cela souligne comment l’amour maternel devient une source essentielle de réconfort émotionnel pour les enfants.
Ainsi, cette différence dans l’expression des sentiments se reflète dans les relations familiales : d’une part, l’amour retenu et presque conditionnel du père peut entraîner des malentendus et ne pas toujours être perçu comme intime, tandis que, d’autre part, la franchise et la chaleur des sentiments maternels créent une solide connexion émotionnelle au sein de la famille. Chacun de ces types de sentiments apporte sa contribution unique à la dynamique familiale, permettant, malgré les différences apparentes, de maintenir l’équilibre et l’harmonie dans les relations.
Citations à l’appui :
« Mais, admirablement, même ceux considérés comme égaux, voire supérieurs, acceptaient cette nuance de relation d’inégalité intérieure comme étant légitime. Le père ne se permettait jamais ce qui, dans une relation entre égaux, serait tout à fait naturel et qui serait indigne lorsqu’il s’agissait de personnes d’un autre cercle, en étant conscient de cette distance. Ainsi, le père se montrait toujours, en dépit de l’égalité, délicat, généreux, magnanime et vaste, sauf lorsqu’indigné par une injustice manifeste ou une iniquité, il manifestait brièvement une colère intense, certes non équilibrée. Cependant, ni l’un ni l’autre ne soulevait d’objections. »
« Son amour ne vacillait pas, même lorsque son fils lui disait : « Je ne peux attendre le moment de ta mort pour commencer à vivre.
Concluons un pacte : meurs pour moi, donne-moi la part de richesse que j’aurais reçue après ta mort physique, convenons que tu n’existes plus… » Mais avez-vous remarqué que lorsque, face à son père, il tente de confesser ses sentiments, ce dernier ne lui permet pas de prononcer ses derniers mots ?»
« Oubliant tout : l’odeur omniprésente et pénétrante de la chlore ; la directrice, les nourrices, avec leur modeste arsenal de mots et de gestes ; les disputes et les joies, les peines et les réprimandes, les encouragements et les louanges, – nous courons à toute allure vers la créature la plus chère au monde – notre MAMAN ! Elle nous enlace, nous serre contre elle, nous enveloppant de sa douce chaleur, et elle-même pleure avec nous, accrochés tels de petits chiots aux plis de sa robe… Ô miracle de la maternité ! »