Quand l'argot dénature la pensée
Dans les citations présentées, il n'est fait mention d'aucune information directement liée à la signification du terme « cible » dans l'argot des jeunes, ni d'indications sur les situations dans lesquelles il est utilisé. Tous les documents évoqués concernent l'analyse du langage des jeunes en général, ses liens avec l'argot de la délinquance et son influence sur la communication quotidienne, mais aucune explication précise ni contexte d'emploi du terme « cible » n'est fourni.
Si vous avez besoin d'informations plus détaillées sur ce terme, il conviendra de consulter d'autres sources, car il est impossible de répondre à la question avec les seules données présentées.
Supporting citation(s):
« Voici le ‘langage des jeunes’ populaire actuellement, un argot dont on peut clairement percevoir l'influence de l'argot de la délinquance. En réalité, l'existence de toute une lexique spécialisée (et les jargons, ou argots, constituent avant tout une couche lexicale liée à diverses professions) est parfaitement légitime et nécessaire : il faut bien désigner des concepts qui n'existent qu'au sein d'une profession donnée. Parfois, les représentants de certaines professions (par exemple, les médecins) utilisent volontairement des termes peu compréhensibles ou totalement inaccessibles à leur entourage. L'argot des voleurs se distingue des autres uniquement par son lien avec une ‘profession’ de nature particulière. De plus, les termes issus de l'argot de la délinquance visent à opposer une sorte de caste fermée au reste de la société. Et il faut noter que cela se réalise non seulement grâce à des détournements lexicaux spécifiques, étrangers aux normes de la langue, mais aussi par un caractère péjoratif inhérent dans la désignation des concepts et des valeurs de la vie. Voilà ce que, malheureusement, l'argot de la délinquance a largement transmis au langage des jeunes. Ces derniers ont l'intention de se démarquer du monde qui les entoure, se vantant en partie de la particularité de leur discours, et prenant à tort l'obscurité apparente de leur langage pour le signe d'une inaccessibilité intellectuelle intrinsèque. »
«
Quelles sont les conséquences réelles de l'aggravation du problème du langage des jeunes de nos jours ?L'aliénation linguistique entre les générations, marquée notamment par la rupture des liens entre pères et enfants, y contribue avant tout. Certes, ce n'est pas la seule raison, mais c'est la langue qui accentue le sentiment naissant d'éloignement mutuel. Trouver un terrain d'entente devient parfois très difficile, dans le sens le plus littéral comme figuré. À qui cela profite-t-il ? À ceux qui connaissent bien la maxime : « divise pour régner ». Le développement de l'argot des jeunes contribue également à un appauvrissement catastrophique de la langue en termes de nombre de mots employés. Ce n'est plus une question de richesse lexicale puisque beaucoup se débrouillent avec un vocabulaire extrêmement limité. Et ce phénomène entraîne une primitivisation de la pensée, c’est-à-dire un aplatissement de la complexité de la réflexion. De plus, la simple sonorité des argotismes des jeunes révèle clairement une vulgarité délibérée. La dévaluation stylistique du lexique est une caractéristique marquante du discours de la jeunesse, qui influe inévitablement sur le niveau de conscience. »
« Le jeune homme qui est capable d'appeler une fille qui lui plaît « chuvikha », « mochalka », « gérolya », etc., commet en réalité un acte de violence envers sa propre pensée et ses propres émotions, se rabaissant grossièrement au niveau de concepts vulgaires. En d'autres termes, il se rabaisse par le biais de son langage. C'est dans la langue que s'opère d'abord une dévaluation des valeurs humaines, puis cette dévalorisation s'insinue dans le domaine des relations pratiques entre les individus. Dans les jargons et argots, la signification des mots usuels se déforme, leur sens se dilue ou est remplacé par un autre, toujours de niveau inférieur à l'original. Ainsi, les gens finissent par adopter ce nouveau niveau de concepts dans leur comportement. Parfois, un phénomène paradoxal se produit : les individus prononcent les mêmes mots, mais s'expriment, en réalité, dans des langues différentes. Un jour, lors d'une rencontre avec ses admirateurs, un célèbre acteur du milieu artistique fut interrogé sur son point de vue à l'égard de l'amour libre. Il répondit que l'amour ne devait être que libre. Comme si tout était évident, puisque l'amour et l'absence de liberté seraient incompatibles. Cependant, dans le langage des jeunes d'aujourd'hui (et pas seulement des jeunes), le mot « amour » signifie simplement un acte sexuel, tandis que l'expression « amour libre » correspond à la notion d'une vie sexuelle désordonnée et irréfléchie, exempte de toute norme morale. Que ce personnage ait voulu ou non promouvoir l'amour libre, son soutien fut unanimement interprété comme une incitation à une totale permissivité sexuelle. La langue ne pardonne pas une utilisation aussi inconsidérée. »