Dans le monde moderne, la poursuite de l’idéal peut transformer chaque instant de la vie en une lutte acharnée contre soi-même, nous privant de la véritable quiétude.

L'Illusion de la Perfection

Dans le monde moderne, la poursuite de l’idéal peut transformer chaque instant de la vie en une lutte acharnée contre soi-même, nous privant de la véritable quiétude. Au cœur de ce problème se trouve le désir incessant de posséder une perfection absolue, qui nous amène à considérer même nos meilleures réalisations comme insuffisantes. Une telle vision déforme non seulement notre conception du présent, mais nous pousse également à une comparaison constante avec un idéal inatteignable.

La principale source de ce conflit intérieur réside dans l’écart entre le développement naturel et l’autoadmiration excessive. Le premier consiste à reconnaître sa propre limitation et à aspirer à une croissance par une amélioration sincère, qui nous enseigne que nos défauts ne sont pas une raison de condamnation, mais un point de départ pour progresser. En revanche, la quête narcissique de perfection engendre un effet destructeur, transformant l’aspiration à un idéal divin en une source constante de tension intérieure et de souffrance, incitant l’individu à vouloir être supérieur à ce qu’il est en réalité.

En conclusion, il apparaît que la poursuite effrénée de l’idéal vole la joie du présent, nous faisant oublier que la vie réside précisément dans son imperfection. En cessant de se comparer sans cesse à un idéal inatteignable, nous pouvons apprendre à apprécier chaque instant et à accepter notre nature, permettant ainsi à une réelle harmonie de s’installer dans notre existence.

Pourquoi la quête de la perfection peut-elle entraver la satisfaction du présent, même lorsque tout semble normal ?

La recherche de la perfection peut perturber la quiétude du présent car elle renverse notre manière de percevoir la vie : même si tout paraît normal, l’individu se focalise sur un idéal inatteignable, lui rappelant constamment ses propres limites. Comme le précise la source lien txt, « Dans la quête de la perfection se manifeste déjà une certaine attitude de l’individu envers la nature : le développement naturel se voit ainsi orienté avec un but spécifique vers l’atteinte de la perfection. Est-ce réellement une aspiration libre et personnelle ? Certes, la perfection en soi est admirable, mais le désir de l’homme de la posséder pour lui-même est-il justifié ? La base inébranlable pour répondre négativement à cette question se trouve dans le récit biblique, où le premier et principal péché des hommes fut leur désir d’être comme des dieux, connaissant le bien et le mal, c’est-à-dire le désir de posséder personnellement la perfection divine. Ce désir constitue un mal, car il traduit l’aspiration de l’homme à se substituer à Dieu, à devenir le centre de l’existence, avec une autosatisfaction excessive » (source : lien txt).

Un autre aspect crucial est la distinction entre le désir naturel d’amélioration et la quête narcissique de perfection. Toujours selon la même source, « Nous avons déjà observé qu’il est possible de distinguer entre la quête de perfection et celle d’amélioration, le premier étant acquis et le second étant inné. La recherche de l’amélioration, autrement dit un développement conscient, naturel et nécessaire, incite l’individu à reconnaître sa propre limitation ; alors que la quête de perfection — ce désir narcissique de posséder une perfection absolue, l’envie d’« être comme Dieu » — engendre le mal : l’illusion, le mal moral et l’horreur. … Mais l’individu ne peut éliminer en lui-même ce désir d’amélioration, qui lui apporte l’expérience de sa limitation naturelle et du mal hérité, – il est incapable de dissiper la souffrance associée à cette prise de conscience » (source : lien txt).

Ainsi, lorsque l’être humain se focalise sur un idéal inatteignable, tout état positif est perçu comme insuffisant. La recherche incessante de la perfection absolue accentue le sentiment d’imperfection intérieure, puisque l’idéal, de par sa nature, demeure inaccessibles. Cela engendre une tension et une souffrance constantes, même lorsque les conditions de vie sont objectivement satisfaisantes. C’est précisément cette comparaison continue entre le présent et l’idéal qui empêche l’homme de savourer pleinement ce qu’il possède, le maintenant dans une quête et un combat intérieur incessants.