Les mécanismes psychologiques de la formation de la perception morale des bonnes actions sont tels que le désir naturel initial d'aider par sympathie, caractérisé par son instabilité et sa soumission aux circonstances de la vie, ne peut constituer une base solide pour conférer aux actions une portée morale universelle. L'homme, guidé uniquement par une inclination naturelle pour les bonnes actions, est soumis aux influences des changements externes et internes : son inclination empirique peut s'affaiblir sous l'effet de chagrins personnels ou de pertes, au point de perdre sa capacité de compassion. Cependant, même si cette nature se détériore, le fait que le désir de continuer à faire le bien se manifeste exclusivement par un sentiment de devoir et d'obligation confère à ce comportement une véritable valeur morale. En d'autres termes, lorsque l'homme prend conscience qu'il doit accomplir des bienfaits indépendamment de ses sentiments personnels, il transforme son action en quelque chose d'objectif et d'obligatoire, garantissant ainsi l'universalité et la stabilité de son choix moral.