Les pièges de la systématisation dans l'enseignement bouddhiste
Quand les anciens enseignements empiriques de Bouddha, Tsongkhapa et Milarepa sont soumis à une tentative de systématisation logique, leur profondeur originelle commence à perdre l’expérience personnelle et transcendante, si difficile à transmettre par des mots. Le lamaïsme, en cherchant à doter le bouddhisme d’une forme philosophique claire, se retrouve pris au piège d’une compréhension artificielle, où les véritables aspects inaccessibles au discours deviennent les victimes de la rationalisation. Cette tendance contredit la nature même du chemin bouddhiste, qui s’est toujours appuyé sur l’expérience directe et la transformation intérieure plutôt que sur des dogmes austères ou des schémas systématisés. Le contexte historique montre que les traditions tibétaines, encore à la croisée avec le chamanisme, ont été soumises à l’influence de prédicateurs affirmant la négation de l’existence de Dieu. Une telle approche ne faisait qu’accentuer les contradictions et embrouiller le développement spirituel, reléguant une énergie psychique incommensurable dans des concepts encadrés. En fin de compte, tenter de transformer une pratique empirique et vivante en un système philosophique strict conduit inévitablement à la déformation de l’essence originelle, où chaque explication logique devient un obstacle à la compréhension immédiate de la vérité.
Pourquoi les lamaïstes se trouvent-ils incapables d’interpréter correctement les enseignements de Bouddha, Tsongkhapa et Milarepa ?La raison principale est que les lamaïstes tentent d’attribuer aux enseignements un caractère de construction philosophique logiquement systématisée, alors que l’essence initiale des enseignements bouddhistes, comme ceux de Bouddha, Tsongkhapa et Milarepa, est toujours demeurée à un niveau empirique et dépourvue de description discursive. Ainsi, lorsque les lamaïstes essaient de « comprendre » et de définir ce qui, par nature, échappe à une formulation verbale, ils déforment inévitablement le sens originel.Comme il est mentionné dans l’une des sources :« Ce vide, dans lequel l’âme de l’homme doit se dissoudre entièrement, représente l’objectif tant désiré des lamaïstes. Le lamaïsme tente de comprendre philosophiquement le bouddhisme, mais le bouddhisme n’a jamais tenté de comprendre et de définir le nirvana ; pour lui, définir le nirvana par des mots aurait signifié la destruction même du nirvana. Le bouddhisme s’est arrêté au niveau de l’empirique, plaçant la psyché humaine dans des conditions inappropriées de freinage artificiel des processus mentaux. Le bouddhisme se désintéresse de la Divinité, de l’âme, du monde métaphysique, du commencement ou de la fin de l’univers. Pour lui, l’existence même est assimilée à la notion de mal ; c’est une dissonance qui tourmente continuellement l’homme. » (source : lien txt)Un autre point important réside dans le contexte culturel et historique. Les peuples tibétains n’avaient pas encore complètement quitté le chamanisme, et l’arrivée des prédicateurs bouddhistes fut accompagnée de l’affirmation qu’il n’y avait pas de Dieu, ouvrant la voie à de multiples interprétations où diverses formes d’être cédaient la place à l’énergie psychique. À ce sujet, il est dit :« L’un de ces enclaves – le monde du lamaïsme. Le substrat qui a « gelé » le Tibet, retardant son développement spirituel durant l’ère pré-biblique, fut le bouddhisme. La réalité est que dans le bouddhisme, l’idée de Dieu est absente… Selon la logique de l’évolution religieuse, ils auraient pu, après un certain temps, adopter l’idée d’une Divinité Unique et s’engager sur la voie du développement universel… Mais des prédicateurs bouddhistes vinrent et déclarèrent qu’il n’y avait pas de Dieu. » (source : lien txt)Ainsi, tenter de transformer l’expérience empirique et la transformation intérieure en un système philosophique strict conduit à la perte de la substance des aspects profonds et indicibles des enseignements de Bouddha, Tsongkhapa et Milarepa. Une compréhension adéquate de ces enseignements nécessite de reconnaître que la vérité ne peut être entièrement saisie par la logique ni décrite par les moyens du discours, ce qui constitue le problème fondamental dans leur interprétation par les lamaïstes.