De la surface à la profondeur : l’émergence de la conscience sensoriel
Imaginez que le monde naît d'abord sous forme d'éclats sensoriels vifs et purs – des couleurs, des nuances, des reflets qui ne possèdent aucune profondeur spatiale. À ce stade initial, notre perception est dépourvue de volume, ressemblant à une peinture dans laquelle chaque détail existe séparément, sans se combiner pour former une construction complexe en trois dimensions. C'est précisément ici que notre esprit entre en jeu, capable de transformer ces éléments disparates en une image cohérente de la réalité environnante. Au début, le monde apparaît comme une image plate, où toutes les couleurs et tous les jeux d'ombre et de lumière interagissent sur un même plan, mais c'est grâce à l'activité dynamique de l'esprit que ces impressions se structurent clairement, leur conférant profondeur et multidimensionnalité. Ce processus d'organisation ne façonne pas seulement notre conscience, il influence également de manière fondamentale la formation de notre vision du monde, nous ouvrant un espace pour de nouveaux sens et interprétations. En fin de compte, c'est la synthèse des sensations primaires avec l'activité analytique de l'esprit qui constitue le fondement de notre compréhension du monde – passant d'une expérience simple et plane à des représentations de la réalité riches en significations.
Quels éléments primordiaux de l'expérience psychique se manifestent en premier lieu, et comment forment-ils notre conscience ?En se basant sur les citations présentées, les éléments primordiaux de l'expérience psychique sont les impressions sensorielles immédiates, qui ne possèdent initialement aucune structure spatiale. Autrement dit, au tout début, l'expérience sensorielle se présente sous forme d'éléments dépourvus de relief ou de profondeur, apparaissant simplement comme des aspects isolés – la couleur, la luminosité, la saturation et divers reflets perçus directement.Ensuite, l'esprit, par ses propres particularités, organise ces éléments sans dimension en une image cohérente du monde sensoriel. Au départ, l'image du monde est perçue comme une peinture plane, dépourvue de véritable volume : « Au départ, toute la réalité ressemble à une peinture, réalisée selon toutes les règles de la perspective sur une certaine surface ; … mais non, il n'y a absolument aucun relief, aucune allusion à la perspective ou à la profondeur. Les éléments restent les mêmes ; mais à leur assemblage s'ajoutent de nouvelles activités de l'esprit… » (source : lien txt).Ainsi, les éléments sensoriels primordiaux, qui n’ont pas d’organisation spatiale dès le départ, se transforment, grâce au travail actif de l'esprit, en un monde sensoriel porteur de sens qui façonne notre conscience. La manière dont l'esprit relie ces éléments primaires détermine notre vision du monde – évoluant d'une représentation simple et plane vers une structure de perception plus complexe.Citons à l'appui :« Si, en réalité, vous percevez la réalité environnante comme vous l’affirmez, et non simplement comme vous estimez devoir la percevoir, alors vous construisez, à partir de ces éléments, un monde plat, tandis que nous en construisons un monde profond. Permettez-moi de poursuivre la comparaison précédente, opposant la formation d'une représentation du monde à la formation de représentations spatiales. Ce qui existe initialement dans la sensorialité n'est pas encore quelque chose de spatial. L'analyse psychologique a suffisamment démontré que ces éléments sans dimension se structurent, d'une manière ou d'une autre – ici, sans que la méthode importe – en une unité spatiale organisée, en une image du monde sensible. Mais au début, cette image n'est que plate. » (source : lien txt)« Au départ, toute la réalité ressemble à une image, peinte selon toutes les règles de la perspective sur une certaine surface ; elle semble ainsi apposée à l'œil. Mais dans cette image, il n'y a que la luminosité et la saturation des couleurs, toutes sortes de reflets et de combinaisons de teintes – tantôt brillantes, tantôt mates et ternes, tantôt claires, tantôt sombres, avec des jeux d'ombre et de lumière et des contours, mais sans aucun relief, aucune suggestion de perspective ou de profondeur. Les éléments restent identiques ; cependant, à leur assemblage s'ajoutent de nouvelles activités de l'esprit, des manières totalement nouvelles d'opérer – quelles qu'elles soient et en quoi elles consistent. » (source : lien txt)